lundi 16 novembre 2015

La Terreur

Aujourd'hui, pas de jeu de mot dans le titre, pas de référence cachée, pas de nouveau concept.

Mais tout le monde sait de quoi, je parle. Si vous lisez cet article dans longtemps, nous sommes le 16 novembre 2015.
J'avais failli m'exprimer en Janvier déjà, mais je ne l'avais pas fait pour plusieurs raisons, qui seront d'ailleurs le cœur de mon propos.

On le sait aujourd'hui, le but des terroristes c'est d'inspirer la peur, c'est pour cela qu'il ne faut pas y céder.

J'ai peur évidemment, je n'ai pas envie de me faire trouer la peau, comme ça, pour rien. Mais ce n'est pas ce que je crains le plus.
Bien-sûr, je n'arrive pas à comprendre comment de telles choses peuvent arriver, comment la cause peut entrainer la conséquence, comment il existe des humains capables de faire ça pour ces raisons, et comme tout ce qu'on ne comprends pas, ça fait peur.

Mais pour horribles que soient les événements, ils servent surtout à amorcer, ou plutôt alimenter un processus effrayant.
J'ai peur du monde de demain, de comment les choses vont évoluer, mais même si une guerre ouverte éclatait, le Monde s'en relèverait, et si je dois mourir dans le processus, qu'il en soit ainsi.

Mais je crains vraiment l'inévitable shitstorm qui va déferler à la télé, à la radio, dans la presse et surtout sur les réseaux sociaux.
Je crains qu'il soit véritablement inévitable.
Amalgames, insultes raciales, messages de haines divers vont fuser, mais je crains tout autant les oppositions à ces messages.

Je crains la récupération politique, médiatique, communautaire...
Je crains le détournement de bons sentiments.

Je crains que des événements ne cristallisent un mal plus pernicieux encore, ne révèlent que plus notre incapacité à gérer le monde que nous avons nous-même construit.
Le guerre contre le terrorisme est une guerre d'ignorance, de préjugés et d'incompréhension. Une guerre issue d'une vision pervertie du profit et des idéaux. C'est une guerre qui se joue à la fois arme et souris à la main, dans le claquement des fusils mitrailleurs comme dans celui des touches du clavier.
C'est une guerre psychologique que nous choisissons actuellement de perdre en voulant trop la gagner.

Enfin, je crains d'ajouter moi-même une pierre à l'édifice que je dénonce.