jeudi 31 mai 2018

This is fine

Une fois n'est pas coutume, je vais commenter l'actualité.
J'imagine que le nom de Mamoudou Gassama est maintenant connu de tout le monde.
Pour ceux qui débarquent, il s'agit de l'homme qui a escaladé une façade d'immeuble pour venir en aide à un enfant en très fâcheuse posture.

L'histoire aurait pu s'arrêter là (encore que...), mais le hasard a voulu que la personne en question soit un sans papier d'origine Malienne.
C'est ainsi que ce qui 10 ans auparavant aurait fait 4 lignes dans la rubrique insolite d'un journal, ou 20 secondes dans une chronique télé ou radio, se transforme aujourd'hui en affaire d'Etat.

Une occasion en or d'observer via les différents commentateurs (dont je fais partie, du coup) tout le prisme de notre société, se passionnant pour ce fait divers.

Comment expliquer qu'il ait pris une telle ampleur ?
D'abord la force de l'image, valant tous les témoins oculaires du monde. L'exploit est immanquablement filmé et rapidement diffusé massivement sur le net, rendant impossible qu'il ne passe inaperçu.

Les premiers à réagir, comme toujours, sont les internautes. Toujours prompts à s'emparer de l'actualité pour la transformer en memes souvent hilarants, parfois de mauvais goût, mais qui ont, je le pense sincèrement, l'excuse de l'innocence et de la légèreté. L'humour noir n'est pas un crime, rappelons-le.

Viennent ensuite les haters, racistes de tous poils qui s'en donnent à cœur joie pour commenter le style d'escalade de l'individu. Je rappelle qu'il est noir de peau, pas besoin de vous faire une description.
J'ai toujours été ébahi par la décontraction avec laquelle certaines personnes peuvent tenir de tels propos dans un espace public, alors même que la loi l'interdit précisément.

Arrivent ensuite les complotistes, en étonnante progression ces dernières années. Pour eux, c'est sans appel, le coup monté est grossier, il s'agit à n'en pas douter d'une mise en scène pour redorer le blason des étrangers. Je pourrais m'étendre longuement sur l'essor de la théorie du complot (peut-être dans un autre article qui sait), mais pour le moment je me contenterai de les observer avec circonspection, mais quand même amusement (faute de mieux).

Les suivants sont les médias évidemment, avec leur mots choisis :
Quand ils agressent une jeune femme, ce sont des migrants.
Quand ils sauvent un enfant, ce sont des sans papiers.

Mais dans ce cas, pas pour longtemps. Car le vrai game commence quand les politiques s'en mêlent.
Et ils le font toujours.

C'est ainsi sans grande surprise notre Président, Emmanuel Macron, qui prend les devants allant même jusqu'à inviter le héros à l'Elysée.
Verdict, Mamoudou Gassama va être naturalisé français et pouvoir intégrer les pompiers (son rêve).
Beau geste, belle conclusion, pour une belle histoire se dit-on.

Si Seulement.

Car ce petit geste, bien que somme toute mérité, entretien une idée de l'ascension sociale à mon sens malsaine.
En effet, il est très simple de prendre l'auteur d'un acte exceptionnel en exemple comme manière de dire "voyez les enfants, si vous faites un truc de fou, vous pouvez vous insérer". En soit, le message est plutôt positif, mais la réelle question qu'il occulte est :
Faut-il en arriver là pour obtenir un statut ?

Faut-il être un héros, commettre un acte exceptionnel pour espérer avoir une vie ?
Qu'en est-il des milliers (millions ?) de personnes qui ne savent pas escalader les immeubles ?
Est-ce vraiment ce modèle d'ascension sociale que nous voulons ?

Dans un featuring avec Grand Corps Malade, le slammeur John Pucc' Chocolat déclamait :
"Aviez-vous remarqué que l'ascenseur social est bloqué
Et qu'les experts ont bien mieux à  faire que d'le réparer
Sur ma lancée j'devais poursuivre alors j'ai pris les escaliers
Mais à  ma grande surprise, y'avait plus de marches après le premier palier"


Voir cet homme escalader cette façade, m'a rappelé ces paroles. L'ascenseur social est tellement bloqué que pour s'élever en statut, on doit aujourd'hui escalader des immeubles.

Pour moi, l'affaire n'est ni un complot, ni un coup monté, c'est un écran de fumée, l'arbre qui cache la forêt. Comme souvent, voire toujours, aujourd'hui.

En résumé :


vendredi 11 mai 2018

2024 : L'Odysée de l'Escroc

*Attention : Lancement à la Cyprien en approche*

Je ne sais pas si vous avez remarqué... Mais ces dernières années, les grandes compétitions sportives (Coupe du Monde de football, Jeux Olympiques, etc)  se retrouvent souvent organisées dans des pays un peu "particuliers".

Nous avons donc au choix :

Les pays ayant une conception "particulière" des droits de l'Homme : Chine, Russie, etc...
(Pays un peu particulier, cherche conception particulière ♫)
Les pays aux très fortes inégalités : Afrique du Sud, Brésil, etc...
Et le boss de fin de tout ce beau monde : le Qatar

Fort de cette observation, j'attendais avec impatience l'annonce des prochaines compétitions :

La Coupe du Monde en Corée du Nord et son épreuve de "tir au but" (fusil non fourni) ou encore sa "mort subite" (même entre deux matches).
Mais surtout les Jeux Olympiques en Syrie et ses nouvelles épreuves : le lancer de bombe, et le 110 mètres gaz sarin.

Mais mon attente enthousiaste a subi un brusque arrêt en réalisant autre chose. Et Paris 2024 alors ?
Comment expliquer cette faute de goût, cette erreur de parcours, du Comité Olympique pour le choix du lieu d'accueil ?
Déjà Tokyo 2020, c'était tout juste. Heureusement que le sympathique 1er ministre japonais m'a malgré tout rassuré quant aux conditions d'accueil. J'estime néanmoins que le Comité a ici utilisé son unique Joker !

J'ai donc entrepris de me détourner un moment des mes rêves internationaux pour me replonger dans l'actu locale et voir qu'elle n'avait finalement rien à envier au reste du monde.
Du coup, tout apparait sous un nouvel angle !
Le Comité Olympique aurait-il exigé des mesures concrètes de l'administration Macron pour aligner la France sur les autres prestigieux pays organisateurs ? Ou s'agit-il simplement d'un excès de zèle de notre Président et du gouvernement afin de ne pas entacher le standing de ce grand rassemblement sportif ?

Toujours est-il que je peux demeurer l'esprit tranquille, tout est en bonne voie, et j'ai pleinement confiance pour que d'ici 2024 la France puisse dignement accueillir ces Jeux olympiques, sans faire honte aux grands pays organisateurs qui nous ont précédés.
En espérant tout de même qu'il n'y ait pas encore une de ces élections qui viennent tout remettre en cause d'ici là.